Bâtards qu’ils brayaient

A cracher sur vos tombes

Cet haras de bêtes décrets

Des ânes pur sang le comble

Quand Paris jouait le soir

Les airs de Saint-George

Une cale scellait à Dakar

L’humanité sous la gorge

De l’océan aux flambeaux

D’une vision monochrome

Sous le triangulaire fléau

D’étranges fruits syndrome

Des meurtres épidermiques

D’une noirceur indélébile

D’assassines chroniques

De Baltimore à Emmet Till

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Si d’aventures marrons

Seul un brin fut le nègre

Du mas aux plantations

Que de vies bien aigres

A la prison de mélanines

L’aliénation est le maton

La négritude l’enquiquine

Des pigments portefanon

Sous le jazz elle dandine

Dans l’Harlem renaissance

Et Du Bois jusqu’à Baldwin

Ont cheminé les délivrances

Des créoles aux zoreilles

Les demoiselles signares

D’une amère peau de miel

Classée chabine d’un quart

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Gens de couleur refrain

Ô daltonien le chœur

Rougeoyant son teint

Au festival des candeurs

Mais la maison blanche

Sous une ombre demeure

La colère noire s’enclenche

Quand marinent les peurs

Que pique la petite Rose

Par ta peau brune est moche

De l’école ma fille morose

A vouloir sonner la cloche

Celle tombant les fureurs

Qui martèlent de souche

Avant qu’un Ali rêveur

Un soir ne les couchent

 

– pix : W.E.B Dubois –

Une réflexion sur “Chères mélanines

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