Le monde est suspendu au ciel, ce vide laissé aux oiseaux, au vent libre des tumultes

D’un marché à l’odeur acre du sang, de chiens grillés, du grouillement sans tête

La mécanique s’enraye, le pas se fait plus lent et le chant des arbres s’écoute à nouveau

Face à la peur, la mort qui n’a jamais cessée, au pourrissement qui ne rôde pas qu’ailleurs,

On pense aux êtres chers, à l’enfant qui joue plus longuement, le regard qui s’étend

Au-delà des prophéties, du discours guerrier, des états d’urgence, du masque de vie

L’humanité s’observe fragile, grande éphémère, au ralenti des jours promenés

Dans le complot des hommes, des croissances déchues, des avoirs bien solitaires

La Terre tousse, ne meurt pas moins, s’éveille à l’autre futur, à des temps étrangers

Comme le premier tremblement, que nous pourrions entendre ou encore ignorer

Aux confins de nos foyers, des écrans de fumée, des feux sans cesse ravivés,

On rêve un peu plus, du profond sommeil se lèvent des espoirs assoupis, l’élan de clarté,

Un deuil se répand aux liens renoués ou lâches, à la nature qui de l’espace reprend,

Sur des pouvoirs déposés, des baisers infinis, des attentions nouvelles, la mort qui passe

L’impression aussi d’autres possibles, presque à portée de main, lavées d’illusions

A l’horizon d’envies, d’un courage à suivre, des deuils, d’un présent peut-être inespéré

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